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Éclairage public solaire : le vrai/faux

Discret il y a encore dix ans, l’éclairage public solaire a bénéficié d’importantes avancées technologiques qui lui ont permis de se diffuser et de gagner en crédibilité. Aujourd’hui, 4000 communes en France sont équipées en solaire. Tous les grands fabricants, qu’ils soient spécialisés en solaire (Fonroche Lighting, Novéa Énergies, Sunna Design entre autres) ou généralistes (Abel, Comatelec, GHM-Eclatec, Lacroix, LEC, Selux, Signify, Technilum…), ont développé leur gamme. Le solaire s’invite désormais dans les régions peu ensoleillées, comme dans les centres-villes historiques. Alors, le solaire aurait-il toutes les qualités : économique, écologique, esthétique ? Le solaire est-il fait pour votre commune ? Afin de démêler le vrai du faux, Prismes décrypte quelques idées reçues sur l’éclairage solaire.

Prismes remercie particulièrement à Fonroche Lighting et à Novéa Énergies, qui ont transmis leurs données dans le cadre de cette enquête. 

Idée reçue n° 1. L’éclairage solaire, c’est zéro consommation d'électricité.

Les candélabres solaires une fois installés sont effectivement totalement autonomes, la consommation d’électricité conventionnelle est réduite à zéro. C'est un gain considérable pour les communes, qui n’ont plus à se soucier de la fluctuation des prix de l’électricité pour le poste de l’éclairage public, poste représentant généralement entre 30 et 50 % de la facture d’électricité d’une collectivité.  

Idée reçue n° 2. Le solaire, c’est zéro maintenance.

Les fabricants annoncent aujourd’hui une durée de vie entre 10 et 20 ans pour les batteries, et entre 25 et 30 ans pour les panneaux solaires, ce qui revient à 15 ans de tranquillité. De plus, les luminaires solaires embarquent, par « nature », une connectivité permettant de surveiller à distance l’état du réseau et prévenir les pannes. La maintenance est donc minimale, l’entretien est quant à lui classique, les panneaux solaires étant décrits comme autonettoyants.

Idée reçue n° 3. Le solaire, c’est écologique.

Ce point suscite des débats. Le solaire possède un avantage certain : il évite tous les travaux de génie civil qui produisent une quantité importante de CO2. Mais quid de l’impact des batteries et des panneaux solaires, qu'il s'agisse de la fabrication comme de la gestion de la fin de vie de ces équipements ? Il est certain que l'analyse du cycle de vie des mâts solaires doit prendre en compte l'impact environnemental des panneaux et des batteries, qui sont donc forcément des équipements supplémentaires comparés aux mâts filaires.

S'agissant du recyclage, Novéa Énergies et Fonroche Lighting, comme la plupart des fabricants, travaillent avec l’éco-organisme Soren (ex PV Cycle) qui recycle les panneaux solaires jusqu’à 94,7 %. En ce qui concerne les batteries, les stratégies diffèrent en fonction du choix technologique. Novéa Énergies ayant misé sur des batteries au lithium, Fonroche Lighting utilisant des batteries au NiMH (Nickel-Hydrure métallique).

Enfin, la dimension écologique de l'éclairage solaire doit également être interrogée au regard de la pollution lumineuse.  En effet, une installation solaire apparaît souvent comme la solution astucieuse pour éclairer des espaces où l’implantation de mâts filaires est impossible. Alors que les autorités légifèrent pour limiter les nuisances lumineuses* (comme le prescrit l’arrêté du 27 décembre 2018 sur la prévention, la réduction et la limitation des nuisances lumineuses, dont les prescriptions devraient encore se durcir dans les mois à venir), il est impératif que les collectivités se demandent sérieusement s’il est vraiment nécessaire d’éclairer certaines zones qui étaient auparavant dans l’obscurité.     

Idée reçue n° 4. Le solaire, c’est cher à l’achat.

Une légère différence de prix perdure, néanmoins, les fabricants affirment que cette différence se compense largement si on raisonne en coût global, c’est-à-dire en comparant le prix d’un luminaire solaire et le prix d’un luminaire filaire, en incluant son installation et ses tranchées.

Idée reçue n° 5. Le solaire, c’est pour les régions ensoleillées.

Cette affirmation est totalement dépassée ! La technologie des batteries a beaucoup évolué, si bien qu’elles sont largement capables aujourd’hui d’assurer le bon fonctionnement du luminaire, même en cas de mauvais temps prolongé.

Ainsi, par expérience, Novéa propose une autonomie comprise entre 3 et 10 jours selon les zones géographiques. Concrètement, si l’éclairage doit fonctionner à 20W pendant 6 heures chaque nuit à Nantes, Novéa dimensionne la batterie du lampadaire solaire pour assurer cette consommation pendant 5 nuits d’affilée, même sans apport solaire durant la journée, autonomie calculée au moment le plus défavorable de l’année pour la ville.

De même Fonroche Lighting a équipé la piste de ski de fond d’Evolène, en Suisse, en 2016. Cette région subit des hivers longs avec peu de soleil et des températures extrêmes. Malgré ces conditions, les luminaires fonctionnent sans besoin de maintenance depuis leur installation, grâce à un dimensionnement précis réalisé par leur bureau d’études. Dans le Pas-de-Calais, sur l’échangeur autoroutier de Calais, les solutions d’éclairages Fonroche sont également en place depuis 2018, où la mise en place de câbles et de tranchées aurait généré de trop lourds et trop longs travaux d’installation.

Idée reçue n° 6. Le solaire, c’est imposant, et inadapté aux centres-villes.

Les ensembles solaires ont gagné en légerté et en esthétique. Les panneaux solaires installés en haut de mât sont moins imposants que par le passé. Les panneaux peuvent même être intégrés directement sur les faces du mât, dans la mesure où l’espace à éclairer avec ce type de candélabre solaire ne demande pas trop de puissance. Ainsi, la marque NoWatt (qui fait désormais partie de Fonroche Lighting) a développé toute une gamme de plots et de bornes solaires pensés pour s’intégrer dans les projets architecturaux et paysagers. De même, la colonne lumineuse de la gamme AKKOR de Novéa a été travaillée pour pouvoir se fondre dans le paysage urbain.

Borne solaire OKO 36 de Nowatt

Borne solaire OKO 36 de Nowatt © Fonroche Lighting.

Mât bois Volta solaire © Aubrilam

Colonne AKKOR TEKK de Novéa Energies à Chavannes-près-Renens en Suisse

Colonne AKKOR TEKK de Novéa Energies à Chavannes-près-Renens en Suisse © Nathan Hausermann.

Parc à Saint Paul Mont Penit (85) éclairé par des bornes solaires OKO en bois de Nowatt.

Parc à Saint Paul Mont Penit (85) éclairé par des bornes solaires OKO en bois de Nowatt. Conception Lumière : SYDEV © Fonroche Lighting.

Colonne AKKOR TEKK de Novéa Energies à Chavannes-près-Renens en Suisse

Colonne AKKOR TEKK de Novéa Energies à Chavannes-près-Renens en Suisse © Nathan Hausermann.

Dans une autre perspective, l’esthétique du solaire peut également s’affirmer comme telle et devenir un vecteur de communication auprès des habitants : un symbole d’éclairage durable qui peut susciter l’adhésion et la fierté.

Et pour réussir votre projet en solaire, téléchargez le guide du projet solaire ici par le Syndicat de l’éclairage.

Le point sur la vocabulaire de la lumière...

*Nuisances : On parle de nuisances lumineuses ou de pollutions lumineuses pour désigner la gêne directe que produit l’éclairage artificiel pour les humains, la faune et la flore, mais aussi pour pointer les conséquences que cet éclairage a sur l’ensemble des écosystèmes et le ciel nocturne. Le halo lumineux qui entoure les villes constitue une des manifestations de la pollution lumineuse.​

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