
Tous les mois la lumière se réfléchit dans une infolettre

©CONCEPTO
Paris La Défense, Hall de la Tour Eqho, France
"Construite en 1988 à la Défense, cette Tour de 130 mètres de hauteur a fait l’objet en 2011 d’une restructuration complète de son hall d’accueil, pour y faire entrer la lumière naturelle et l’ouvrir visuellement sur la structure en pont qui la soutient. L’agence d’architectes Hubert & Roy, en charge du projet, a demandé à Concepto d’intervenir pour repenser avec eux l’image diurne et nocturne du hall d’accueil.
Afin d’animer ces projections lumineuses, de colorer ponctuellement le volume du hall et de révéler les courbes saisonnières du soleil, un dispositif verrier constitué de verres dichroïques colorés, de verres teintés et de panneaux réfléchissants en acier inox polis miroir, suspendus verticalement a été intégré à la résille.
Ainsi grâce à ce dispositif optique, véritable piège à lumières, le hall d’accueil propose chaque jour aux occupants comme aux visiteurs et tout au long de l’année des images diurnes mouvantes et changeantes, agréables à découvrir.
Ce projet a reçu le Prix spécial du Jury de l’ACE en 2018".
source : https://www.concepto.fr

Virginie Nicolas est cheffe de projet au sein de l'agence CONCEPTO où elle est entrée en 2005. Présidente de Lumen& Lux, elle a également présidé l'Association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE) entre 2018 et 2022.

CONCEPTO © Virginie Nicolas
FranceTransagglo, Villars-Sur-Glâne, Suisse
"La Ville de Villars-sur-Glâne a souhaité accompagner le tracé de
la Transagglo (voie cyclable rapide) sur son territoire par un aménage- ment paysager qualitatif et favorisant la biodiversité.
Le plan lumière a développé une identité nocturne propre à la Transagglo, afin qu’elle soit clairement identifiable dans le paysage, et fa- cile à suivre.
Comment encourager les cy-clistes à prendre la route, y compris
de nuit et et en toutes saisons, sans créer trop de nuisances lumineuse dans ces espaces verts voire naturels ?
Concilier ces enjeux contradictoires est difficile.
Une des premières réponses consiste à comprendre l’essence des règlementations liés à l’éclairage des différents systèmes de mobilités, pour les appliquer avec le plus de sobriété possible sur les zones de conflits.
Ainsi, c’est un simple balisage rouge de 3W, rabattu au sol, qui se
contracte et se distend pour donner ecture des reliefs et des courbes, afin que les cyclistes souvent motorisés et rapides puissent anticiper les changements de direction.
Des ponctuations lumineuses sont ajoutées dans les croisements,
avec un vélum un peu plus haut pour distinguer les autres usagers.
Quelques zones de convivialité sont agrémentées de graphismes lumineux déclinant des ombres végétales, toujours sur détection, avec possibilité d’éteindre par bouton poussoir pour mieux apprécier les étoiles !
Le tunnel ci-dessous fait le pari d’une relative pénombre, mais reste
très plaisant à parcourir. usages."
source : https://www.concepto.fr


Flyer "cinq bonnes raisons pour engager un concepteur lumière" publié par l'ACE.
©Nouvelles Archives départementales - Lyon - Agence Les Eclaireurs / Photographie: Renaud ARAUD - Chapelle Corneille - Rouen - Agence Wonderfulight / Photographie: Antoine GUILHEM DUCLEON - La promenade du Paillon, esplanade de la Bourgada - Nice - Atelier Coup d’Eclat / Photographie: Alexis Nollet C

Pour en savoir plus, il est possible de consulter l’ouvrage de référence publié par l’ACE 2017 au Moniteur : La conception lumière, appréhender le contexte, les enjeux et les acteurs.
Focus sur un métier : les concepteurs lumière.
Profession : concepteur lumière ?
"Le concepteur lumière est plus qu’un technicien ou un expert. Il imagine et réalise des projets d’éclairage intérieur et extérieur, et occupe une place de co-concepteur en participant à toutes les étapes de maîtrise d’œuvre. Selon les personnalités, une part artistique peut s’exprimer à travers le concepteur lumière mais celui-ci n’est pas uniquement animé par une démarche artistique, il s’attache à répondre à des problématiques spatiales, urbaines, culturelles, voire sociétales pour un résultat durable" (source : ace-fr.org).
Sur le site de l’association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE) qui promeut la profession, il est rappelé que le métier de concepteur lumière est encore jeune, il a une trentaine d’années " ce sont des interventions lumière événementielles, à grande échelle dans les années 1980 qui ont posé les bases de la conception lumière pérenne. Le champ d’expression des métiers liés à la lumière venait jusqu’alors du spectacle vivant, du cinéma ou de la photo, des bureaux d’études techniques ou encore des fabricants de matériels d’éclairage ". Ainsi, si dans certains secteurs tels que le luxe, les équipes intègrent systématiquement un concepteur lumière dans leur équipe, là où d’autres sollicitent plus rarement cette profession.
Alors, pourquoi faire appel à un concepteur lumière dans le cadre d’un projet ? À quelle étape intervient-il ? Que fait-il gagner au projet et aux maîtres d’ouvrage en termes d’usages, d’esthétique, mais aussi d’économies financières et énergétiques ?
Virginie Nicolas, conceptrice lumière, cheffe de projet au sein de l’agence CONCEPTO nous éclaire sur le sens profond d’un métier à la croisée des chemins techniques et artistiques.
« Le concepteur lumière est d’abord un appui technique autant que créatif, puisqu’il sait penser la beauté de la lumière tout en la retranscrivant dans un cahier des charges. En d’autres termes, il trace le plus court chemin entre le beau et le fonctionnel, le décoratif, l’usage et la performance, en exploitant la lumière naturelle et la lumière artificielle. En effet, le concepteur lumière possède dans son cerveau une bibliothèque mentale de tous les effets lumineux possibles, tirant ainsi partie des volumes, des couleurs, des matières, des réflexions en fonction de chaque espace. Il est donc capable de transfigurer un lieu, ce qui veut dire concrètement créer l’illusion de l’extérieur en intérieur en faisant pénétrer un rayon de soleil sur une scène de théâtre ou donner la sensation de se sentir chez soi… dans un centre commercial.
Architecte, ingénieur, paysagiste, designer… beaucoup de formations peuvent mener à la conception lumière. C’est un métier qui requiert de solides aptitudes techniques (calculs, plans, résolutions d’intégration techniques, connaissance des normes…), une sensibilité artistique (dessins, choix de couleur, d’effets…), mais aussi des qualités relationnelles et littéraires (rédaction, réunions, présentations). A ce titre, ce métier est très complet !
Comment le concepteur lumière peut-il garantir la réussite de ces effets lumineux, esthétiques, subtils, poétiques ? Là où l’architecte lit dans les plans, le concepteur lumière lit dans les calculs photométriques et les fiches techniques. C’est un point essentiel, notamment lors des propositions de variantes par rapport aux luminaires prescrits dans les cahiers des charges, le concepteur lumière sait exactement ce qu’on perd ou ce qu’on gagne en fonction de chaque variante proposée, à la lecture des caractéristiques techniques des luminaires.
Au sein d’une équipe de maîtrise d’œuvre, le concepteur lumière est une passerelle entre les métiers. À la croisée du langage émotionnel et fonctionnel, le concepteur lumière sert également à faire le pont entre le pôle architectural (l’architecte, le scénographe, le designer) et le pôle technique (l’installateur, le bureau d’études électricité). Facilitateur de dialogue, il est souvent un intermédiaire discret utile, qui plus est dans un contexte contraint, souvent encadré par les labels énergétiques. Le concepteur sait éviter qu’un décorateur revienne en fin de chantier ajouter des lampes individuelles sur chaque bureau parce que l’ambiance est certes aux normes… mais bien trop froide. Faire dialoguer le beau et l’efficace, tel est le but du concepteur lumière, là où les deux notions sont pensées généralement par des personnes différentes.
Une présence continue de l’avant-projet jusqu’aux réglages. Le concepteur lumière est le garant de la concrétisation des visions dessinées dès l’AVP. Mais cette garantie a une condition : il doit pouvoir être présent lors des réglages des luminaires, un point clé ! En effet, le concepteur lumière est le seul à pouvoir interpréter à l’allumage ce qui manque éventuellement, le trop ou le pas assez, l’infime modification qui permettra d’arriver à l’effet lumineux voulu, dans une économie de gestes et de moyens. En cela, le concepteur lumière prend la charge mentale du lot électricité et éclairage.
Un professionnel indépendant, garant des meilleurs choix techniques et financiers. Enfin, le concepteur lumière est un professionnel totalement indépendant. Indépendant financièrement de l’industrie, ses choix sont purement techniques, il représente donc la garantie d’aboutir au meilleur rapport qualité-prix au regard du budget imposé. C’est également la personne qui se soucie des conditions de fabrication, de la provenance et de l’impact carbone du matériel utilisé ».
Des infos, des conseils, des idées, retrouvez l'infolettre LUMISCOPE : tous les mois, la lumière se réfléchit dans une infolettre.
S'abonner aux infolettres LUMISCOPE
