MIEUX CHOISIR LA LED, C’EST FACILE! DURÉE DE VIE, MAINTENANCE, CAHIER DES CHARGES… LE CCFLED NOUS EXPLIQUE COMMENT MIEUX COMPRENDRE LA LED POUR MIEUX LA PRESCRIRE
- Aude Grard
- 19 juin 2024
- 4 min de lecture

LE CCFLED, UNE ASSOCIATION D’UTILISATEURS DE LA LED
Aurélien Rodon est Président du Club des Clients Finaux de la LED (CCFLed), association créée en 2017 dans le but de faire entendre les voix des utilisateurs de la LED. La RATP, la SNCF, LVMH, ou encore le Groupe ADP (au sein duquel Aurélien Rodon occupe le poste de responsable du département électricité) se sont ainsi regroupés autour de problématiques d’éclairages communes.
Car ce sont bien les maîtres d’ouvrage, en charge de la gestion quotidienne des installations sur le terrain, qui se confrontent à l’exploitation et la maintenance des luminaires LED. Alors comment faire le bon choix dès le départ ? Aurélien Rodon nous livre quelques conseils du CCFLed pour dés installations lumineuses durables.
DE L’USAGE AVANT TOUTE CHOSE
Avant de choisir la technologie, c’est l’usage de la lumière qu’il faut définir : soit en interne, soit en faisant appel à des professionnels de la lumière pour revenir aux usages (localisation, modes d’allumage, temporalités, etc.) et établir un projet.
Une évidence ? Pourtant dans beaucoup d’installations, certaines dépenses pourraient être évitées «on prescrit parfois un protocole DALI* là où une simple commande peut suffire… et sans tenir compte des impacts sur la programmation des équipements ! » rappelle Aurélien Rodon.
Dans cette démarche, le rôle du cahier des clauses techniques particulières (CCTP) est essentiel : il s’agit d’y définir les performances visées en lien avec ces usages, et non pas de pointer une solution ou une technologie proposée par les fabricants… ou préconisée par un « copier-coller » d’un dossier précédent.
DURÉE DE VIE RÉELLE, RÉPARABILITÉ…LES POINTS CLÉS POUR MIEUX CHOISIR LA LED

Si la durée de vie des LEDS est une donnée facilement accessible sur les fiches techniques des appareils, c’est la durée de vie réelle du luminaire qu’il faut interroger pour mieux choisir la LED. Il est également nécessaire de ne pas se focaliser sur le coût d’investissement, mais sur le coût complet d’une installation, en intégrant les coûts de maintenance. Et ne pas hésiter à investir davantage sur la qualité de la lumière, notamment si la durée de vie de l’installation est clairement définie par son usage. Dans cette perspective, les calculs photométriques remis par les fabricants sont à étudier avec attention.
Ainsi, il n’est hélas pas rare de voir encore des études utilisant un facteur de maintenance ** très proche, voire égal à 1 ! Étude qui paraîtra ainsi très intéressante par rapport à celle qui aura effectué les calculs de manière plus honnête.
Il faut donc obtenir les informations liées à la chute de flux (la quantité de lumière émise par une source diminue toujours progressivement dans le temps), mais également analyser l’environnement, pour donner aux industriels et aux installateurs les hypothèses nécessaires à leurs calculs : « il nous manque encore trop souvent l’adéquation entre les données de la fiche technique et le facteur de maintenance utilisé dans l’étude, pour mettre sur un pied d’égalité tous les fabricants ».
Les critères de maintenabilité, de réparabilité et de fin de vie des luminaires constituent également des données essentielles..
« Choisir un appareil maintenable, c’est s’ouvrir la possibilité de profiter des évolutions technologiques futures, telles qu’un flux plus efficace ou une meilleure gestion thermique. Comme pour la durée de vie, il faut analyser la réparabilité du produit en tenant compte de tous ses composants, du driver jusqu’aux joints » !
FORMATION ET MONTÉE EN COMPÉTENCE DES MAÎTRES D’OUVRAGE
Enfin, pour Aurélien Rodon, la durabilité des installations trouve sa clé de voûte dans le triptyque sensibilisation/information/formation. Le CCFLed souhaiterait ainsi imposer, dans ses appels d’offres, qu’au moins une personne par entreprise d’installation soit formée à l’éclairage «nous constatons encore trop de problèmes d’installation d’appareils, que ce soit sur les câblages puissance/données ou, plus généralement, sur l’application in situ des données des études d’éclairage (inclinaison et orientation des luminaires)».
Du côté des maîtres d’ouvrage, il s’agit de former les équipes, par exemple à la lecture des études d’éclairement, et de prendre l’habitude de s’entourer de professionnels de la lumière afin de mieux orienter les choix, en privilégiant « la qualité à la quantité, que la lumière ne soit plus une variable d’ajustement : c’est le cœur d’action du CCFLed».
Dans cette perspective, le CCFLed, prépare actuellement un guide qui présentera des critères de notation, afin de pouvoir analyser globalement un projet d’éclairage (luminaire, modalités d’installation, analyse du cycle de vie…) et ne plus réfléchir exclusivement au montant d’investissement.
C’est encore une manière de fournir des outils aux maîtres d’ouvrage pour qu’ils puissent s’approprier le projet, depuis les études jusqu’à la réception, « car c’est aux maîtres d’ouvrage d’insuffler cette évolution dans le sens de la qualité. Avec l’avènement de la LED et les économies d’énergie induites, l’éclairage ne pose finalement plus assez de problèmes à ce jour pour qu’on s’y intéresse réellement, alors que la lumière revêt des enjeux majeurs : le confort, la sécurité, la santé visuelle au travail, y compris en télétravail. Il s’agit de mettre en place un cercle vertueux qui sera favorable à toute la chaîne de valeurs ».
Le point sur le vocabulaire de la lumière…
Protocole DALI* : Le protocole numérique de commande DALI (Digital Addressable Lighting Interface) a été développé dans les années 2000 avec l’objectif de pouvoir configurer et contrôler une installation d’éclairage. Ce protocole est utilisé en éclairage intérieur comme en extérieur — il a l’avantage d’être peu contraint par la longueur de câbles. De plus, il est bidirectionnel : la technologie DALI permet d’envoyer un ordre vers un driver comme de recevoir des informations sur son état.
Facteur de maintenance** : Le facteur de maintenance en éclairage (FM) est un coefficient qui permet de prendre en compte la diminution du flux lumineux d’une installation d’éclairage au cours du temps. Cette diminution est due à quatre facteurs : la diminution naturelle du flux de la source dans le temps, la non-survie des sources, l’empoussièrement et le vieillissement du luminaire, l’empoussièrement de la pièce. Ce facteur fait partie des données à renseigner dans le cadre d’un calcul d’éclairement réalisé sur un logiciel tel que Dialux et dépend du contexte du projet : pollution, fréquence de nettoyage…
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