
Tous les mois la lumière se réfléchit dans une infolettre
Éclairer dans des conditions extrêmes - la tribune des fabricants : ASLED et EAS SOLUTIONS.
Expertise en duo, avec Didier Petit-Brisson créateur de EAS SOLUTIONS, spécialiste français de l’éclairage LED professionnel et Gautier Renoux, créateur d’ASLED, fabricant français d’éclairages LED à très haute qualité de lumière.

A gauche Didier Petit-Brisson, fondateur d'EAS Solutions et à droite Gautier Renoux, fondateur d'ASLED
Ces deux fabricants sont réunis autour de valeurs communes : tous deux travaillent une LED d’une qualité extrême, résistante, dans des produits paramétrables et configurables, pour des appareils pouvant bénéficier d’une seconde vie — réparables et recyclables. Autant de caractéristiques qui font des produits EAS SOLUTIONS et ASLED de véritables alliés des environnements difficiles et exigeants.
Canicule, fours, tubes de congélation, poussière, entrepôt, artisanat de pointe… Regards croisés de deux experts LED des conditions extrêmes.
Éclairer dans les usines, du très chaud au très froid : écouter les besoins, adapter les appareils
Lorsqu’on éclaire des locaux qui subissent de fortes chaleurs ou au contraire de grands froids, de la poussière, ou des émanations toxiques, les deux experts s’accordent sur le fait que la solution d’éclairage proposée ne peut être standard : plus les conditions sont extrêmes et plus les besoins seront spécifiques. Aussi, Didier Petit-Brisson et Gautier Renoux prônent la même démarche : auditer pour déterminer finement les solutions, en fonction des besoins du client et de la réglementation, ce qui demandera le plus souvent de modifier les luminaires.
Didier Petit-Brisson relate ainsi son expérience pour le groupe Mondelez (secteur agroalimentaire) « Pour éclairer les étuves qui montent à plus de 75 °C, nous avons décidé d’externaliser l’alimentation des luminaires EAS Solutions. Nous avons donc placé les drivers LUMAZ hors des étuves, idem pour les fours de boulangerie. Nous avons également diminué l’alimentation, de 60 à 40 W, de manière à faire travailler la puce a minima. Cette sous-alimentation peut se réaliser soit par un réglage figé à l’installation des appareils, soit via une programmation fine et évolutive proposée par EAS Solutions ». Des drivers intégrés aux luminaires ne supporteraient en effet pas des températures dépassant les 65°C en continu.

Luminaire LUMAZ, crédits photo : EAS Solutions
Autre condition extrême : les températures négatives. Pour éclairer les tunnels de congélation de la société PANEM, Gautier Renoux a également opté pour un driver externalisé « la LED supporte très bien le froid, contrairement à l’électronique des drivers. Nous travaillons également sur les vitrines de pâtisserie qui sont soumises à une double contrainte. Premièrement, il est impératif de n’amener aucune chaleur dans les vitrines. Deuxièmement, les colorants alimentaires se dénaturent au contact de la lumière bleue…or une LED standard en contient beaucoup ! Nous utilisons donc notre LED SEERA créée par ASLED, qui ne produit aucun surplus de lumière bleue. Elle possède un indice de rendu des couleurs (IRC) de 99 sur 100 : elle reproduit quasiment la lumière du soleil. A ma connaissance, nous sommes les seuls sur le marché à proposer un IRC aussi haut ». Rappelons qu’un IRC correct se situe à 90, un IRC excellent à 96… chaque point gagné représente une différence majeure.

A gauche LED classique, à droite LED SEERA crédits : ASLED
Retrouvez toutes les infos sur la LED SEERA en vidéo ici.
Un bon éclairage peut-il améliorer des conditions de travail extrêmes ?
Faciliter la vie du secteur industriel avec la connectivité
EAS Solutions propose un système de connectivité des appareils d’éclairage qui va loin. Le fabricant connecte l’ensemble des appareils d’éclairage par radio, un système appelé Smart Facility MIST « Pourquoi Mist ? Parce que le système, une fois lancé peut être totalement autonome, pas de Cloud, donc pas d’intrusion dans le système informatique, ce qui dans le secteur industriel est fondamental », explique Didier Petit-Brisson. Le luminaire devient donc connecté et porteur d’intelligence. Installer Smart Facility MIST permet en premier lieu de faire des économies d’énergie, d’éclairer uniquement là où il faut quand il le faut : un passage dans une allée, une personne à son poste, et de connaître en temps réel la consommation du luminaire et son état. « Nous arrivons à réaliser 85 % d’économie d’énergie dans la production et 95 % dans la logistique ». En outre, le système représente également une aide précieuse pour ajuster la lumière au plus juste des besoins de chaque usager : chaque source lumineuse peut être adaptée à la personne éclairée, à sa tâche évoluant au fil de la journée, à sa vision ou à son handicap. « Nous travaillons sur des variations lentes de la lumière pour un maximum de confort visuel, l’œil n’aime pas les variations rapides ». Le capteur de luminosité embarqué à bord du luminaire permet de prendre en compte l’apport éventuel d’éclairage naturel.
De plus, le fait de « déstresser » l’électronique permet une augmentation considérable de la durée de vie du luminaire.

Dans cette usine qui comporte des fours, le système Smart Facility MIST a été installé, crédits : EAS Solutions.
Mais la connectivité va plus loin, Smart Facility MIST en tant que détecteur de présence permet de renseigner sur l’ensemble des mouvements et produits dans les locaux. « Un mouvement de foule ou un incendie se déclare dans un entrepôt ? Les détecteurs des luminaires captent les mouvements et indiquent le lieu du danger. Une intrusion ? Les luminaires retracent le parcours des intrus dans les locaux. De la même manière, les luminaires permettent de repositionner les emplacements de stocks, puisqu’ils enregistrent les fréquences des allées et venues dans un maillage très fin. Avec l’ajout de capteurs analogiques, les luminaires deviennent le support de mesures de pollution, d’humidité, de chaleur, de pression, capables d’analyser les données et de déclencher des alertes. Par exemple, la mesure de vibrations machines avec un capteur connecté au réseau de luminaire peut renseigner sur le niveau d’usure des pièces (maintenance prédictive).
Et avec le développement de l’intelligence artificielle, cette connectivité du luminaire ira beaucoup plus loin, ce n’est qu’un début ! Le réseau de communication porté par le luminaire est aujourd’hui sous-exploité ».
Ainsi, le luminaire devient le centre névralgique de la mise en information et de la gestion des espaces de production industrielle.
Retrouvez l’article de Lux sur le système Smart Facility MIST sur https://lux-revue-eclairage.fr/la-solution-smart-facility-mist/
Répondre à l’acuité visuelle extrême dans l’artisanat avec la qualité de lumière
L’environnement extrême, c’est aussi l’acuité visuelle extrême. Pour répondre aux besoins de l’artisanat de pointe, tels que la joaillerie ou la couture, ASLED a développé la LED SEERA intégrée dans un luminaire au confort visuel extrême « nous travaillons avec les chaussonniers de danse Repetto qui ont besoin de 3500 lux sur leur table de travail, c’est énorme ! La norme en prescrit 500. Avec une telle quantité de lumière, le confort doit être absolu et l’éblouissement nul. ASLED a donc installé chez Repetto des luminaires avec un UGR inférieur à 14 et un IRC à 99 », précise Gautier Renoux.


Chaussonnière au travail chez Repetto, éclairé grâce à une LED SEERA, crédits : ASLED
ASLED travaille également sur l’éclairage d’un métro en construction dans une métropole française : le métro, quoi de plus quotidien ? Pourtant, l’absence totale de lumière du jour en fait un environnement extrême pour les usagers, comme pour ceux qui travaillent dans cet environnement. L’absence de lumière naturelle joue en effet grandement sur l’humeur et le sommeil… sur le bien-être et la santé. La lumière artificielle représente alors une aide précieuse pour les usagers souterrains et les travailleurs de nuit : la lumière permet de se reconnecter avec le cycle du soleil. « Pour ce projet, nous avons adapté nos produits au cycle circadien. La lumière suit les variations de la lumière naturelle, en quantité et en tonalité ».
Retrouvez EAS Solutions sur eas-solutions.fr et ASLED sur ASLED.fr
EAS Solutions et ASLED pour Lumiscope, février 2025
Le point sur le vocabulaire de la lumière….
Driver : Boîtier électronique permettant d’alimenter les LED. Un des éléments importants du fonctionnement des LED sont les drivers. En effet, contrairement aux sources antérieures, l’éclairage LED n’est pas branché directement au secteur, mais via un driver qui transforme la tension reçue du secteur et l’adapte aux besoins du luminaire LED. La particularité du driver LED par rapport à une alimentation classique est qu’il est capable de s’adapter aux besoins changeants des LED en fournissant une alimentation constante.
IRC (Indice de rendu des couleurs) : L’indice de rendu des couleurs (IRC) permet de mesurer la capacité d’une source lumineuse artificielle à rendre les couleurs, telles que celles-ci apparaissent sous la lumière solaire. Pour ce faire, l’IRC s’exprime via une échelle allant de 0 à 100, l’indice 100 étant attribué à la lumière solaire. Un IRC entre 90 et 100 permet un excellent rendu des couleurs. Un IRC entre 80 et 90, permet un bon rendu des couleurs. Tous les luminaires intérieurs doivent ainsi avoir un IRC égal ou supérieur à 80, conformément à la directive ecodesign 2019/125/CE et au règlement délégué ELR-SLR. Pour les luminaires extérieurs, il n’existe pas d’exigence d’IRC.
Lux : Le lux est l’unité d’éclairement (symbole lux), c’est-à-dire la quantité de lumière reçue sur une surface donnée. Un lux est l’éclairement d’une surface qui reçoit, d’une manière uniformément répartie, un flux lumineux d’un lumen par mètre carré. Le lux se mesure avec un luxmètre, appareil portatif et simple d’utilisation, largement utilisé en éclairage extérieur pour mesurer par exemple l’éclairement sur trottoirs et les voiries et confronter ces résultats aux prescriptions normatives. L’œil humain est capable de s’accommoder à des éclairements très variables : 120 000 lux en pleine journée ou 1 lux pour une nuit de pleine lune.
UGR : La Commission internationale de l’éclairage CIE a défini en 1995 un indice d’éblouissement d’inconfort, en anglais UGR pour Unified glare rating.
Rythme circadien : Un rythme circadien est un rythme biologique d’une durée de 24 heures environ. Ce rythme qui concerne les humains, mais aussi la plupart des animaux et invertébrés est marqué par des alternances de périodes veille/sommeil, des variations du niveau de vigilance et d’échanges biologiques. Le terme « circadien », inventé par Franz Halberg, vient du latin circa, « autour », et dies, « jour », et signifie littéralement cycle qui dure « environ un jour ». L’éclairage artificiel peut être synonyme de perturbation sur le cycle circadien des êtres vivants, c’est pourquoi certains projets d’éclairage travaillent sur ce concept en proposant par exemple une lumière froide le matin et chaude le soir, en cohérence avec les variations de la lumière naturelle.
